Turquie: Ankara et Washington verrouillent la frontière avec la Syrie

La Turquie a annoncé hier, samedi 21 novembre, dans un communiqué victorieux, la reprise de deux villages occupés par l’Etat islamique proches de la frontière par des troupes rebelles et grâce à des frappes aériennes turques et américaines. Les combats auraient fait 70 morts parmi les jihadistes.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Cette opération conjointe, la toute première impliquant Turquie et Etats-Unis, serait un premier pas vers l’établissement d’une zone de sécurité au nord d’Alep, estime l’agence semi-officielle Anatolie. C’est aussi la première fois que les Turcs se retrouvent autant engagés en Syrie, à terre et dans les airs, puisque, hormis les frappes menées par les 6 chasseurs bombardiers F16, c’est la milice turkmène Sultan Murat, mise sur pied par Ankara et encadrée par des instructeurs militaires turcs, qui a mené l’assaut au sol.

Le rêve d'Ankara

Le rêve d’Ankara d’instaurer entre Alep et la frontière turco-syrienne une zone débarrassée de toute présence jihadiste - et aussi et surtout kurde – n’est donc pas mort. Alors même qu’il y a tout juste une semaine, au sommet du G20, le président américain Barack Obama avait clairement dit à son homologue turc qu’il était hors de question de travailler à la réalisation de ce projet.

Verrouiller les frontières

Ankara et Washington ont cependant convenu de verrouiller les 100 kilomètres de frontière où l’Etat islamique est présent et peut circuler librement vers la Turquie, et cette attaque s’inscrit dans ce cadre. L’opération a donc permis de libérer deux petits villages proches d’Azzaz, face à la ville turque de Kilis, mais elle s’annonce plus ardue que prévu puisque les combats n’ont toujours pas cessé dans les environs.

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