Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
La Turquie s'était déjà vue dans l'obligation, il y a à peine un mois et demi, de convoquer l'ambassadeur russe à Ankara ; c'était, à l'époque pour un incident aérien à la frontière, peu après que les Russes eurent débuté leurs opérations militaires en Syrie, leurs chasseurs étant accusés de violer l'espace aérien turc et de harceler les avions turcs en les verrouillant sur leur système de tir. Moscou avait alors envoyé un haut responsable de son état-major pour promettre que de tels incidents ne se reproduiraient plus.
Mais ce vendredi, la Turquie a de nouveau protesté auprès de Moscou, cette fois contre des bombardements de villages civils turkmènes proches de la frontière, causant apparemment une arrivée de réfugiés. Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères a souligné le fait que le bombardement de ces villages turkmènes « ne s'inscrit pas dans le cadre de la lutte antiterroriste », et devrait donc cesser.
Aide humanitaire d'urgence
« Ces frappes contre des civils pourraient coûter cher à leurs auteurs », a-t-il martelé, estimant par ailleurs qu'une cinquantaine de villages étaient en danger, et annonçant la distribution d'une aide humanitaire d'urgence.
Il se trouve aussi que cette région abrite les principaux groupes rebelles dits modérés au régime de Bachar el-Assad, armés et financés par la Turquie.