Israël commémore l'assassinat d’Yitzhak Rabin

Le Premier ministre israélien a été assassiné il y a tout juste 20 ans, en plein rassemblement pour la paix à Tel Aviv. Un extrémiste juif lui a tiré dessus parce qu'il était opposé aux accords de paix avec les Palestiniens. Aujourd'hui, alors qu'Israël et les Territoires palestiniens traversent une nouvelle vague de violences, quelles chances de paix reste-t-il ?

Il y a 20 ans jour pour jour, le 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin était assassiné à Tel Aviv. Le Premier ministre israélien tombait sous les balles d'un extrémiste juif, opposé aux accords d'Oslo. Ces accords avaient notamment débouché sur la création de l'Autorité palestinienne. Dans un Proche-Orient toujours sous tensions, Yossi Beilin, grand artisan du processus de paix, continue de croire que la paix est possible : « En 1993, on ne parlait pas de l'Etat palestinien comme la solution pour la paix, Rabin et Peres ne le mentionnaient pas. Donc il y a 20 ans, la création d'un Etat palestinien n'apparaissait pas comme la solution évidente pour les gens. Mais d'un autre côté, la population était optimiste sur la possibilité d'un accord. Aujourd'hui il y a une majorité d'Israéliens, comme de Palestiniens d'ailleurs, qui sont pour la solution à deux Etats. »

« Le public prêt à soutenir un accord »

L'assassin d'Yitzhak Rabin avait clairement expliqué qu'il voulait, en l'éliminant, saboter tout accord avec les Palestiniens. Vingt ans plus tard, le processus de paix est toujours à l'arrêt. Yossi Beilin reconnaît d'ailleurs qu'il y a de « la frustration et [du] pessimisme sur la perspective d'un accord ». Mais celui qui a été l'un des artisans des accords d'Oslo en 1993 assure que « si demain il y a des leaders, des deux côtés, qui ont envie de se battre pour la paix et qui ont des propositions pour cela, le public sera prêt à soutenir un accord. »

Des dizaines de milliers d'Israéliens ont commémoré samedi soir le 20e anniversaire de l'assassinat d'Yitzhak Rabin en présence de l'ancien président américain, Bill Clinton. L'ex-président américain avait lui-même parrainé, en 1993 à la Maison Blanche, la cérémonie de signature des premiers accords entre Israël représenté par Yitzhak Rabin et son ministre des Affaires étrangères Shimon Peres et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) dirigée à l'époque par Yasser Arafat secondé par Mahmoud Abbas, actuel président palestinien.

Palestiniens et Israéliens sont actuellement pris dans une nouvelle spirale de violences. Elles ont débuté dans la vieille ville de Jérusalem, où se trouve la très sensible esplanade des Mosquées mais elles se concentrent désormais autour d'Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, où se trouve le Tombeau des patriarches, un lieu sacré pour les juifs et les musulmans.

Partager :