Moscou souhaite voir organiser rapidement des élections législatives et présidentielle en Syrie : le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, l’a clairement dit à la télévision russe.
Le sujet a été mis sur la table par la délégation de députés envoyés à Damas par Moscou. Les parlementaires russes se sont entretenus dimanche avec Bachar el-Assad durant une heure et demie. L’occasion pour le président syrien d’afficher sa bonne volonté : « Il est prêt à organiser des élections avec la participation de toutes les forces politiques », confie le député communiste russe Alexandre Iouchtchenko.
La presse officielle syrienne insiste sur les conditions posées par Damas. L'élimination des groupes terroristes est un préalable à la résolution politique du conflit. Le parlementaire russe Sergueï Gavrilov, membre de la délégation, résume : « le premier objectif est la victoire contre le terrorisme et ensuite, des élections ». Or, Bachar el-Assad considère comme terroriste toute organisation luttant contre son régime.
« La position de la Russie n'est pas claire »
Samedi, Sergueï Lavrov a déclaré que la Russie était prête à fournir une couverture aérienne aux forces de l'opposition soutenues par les Occidentaux. L’idée a été rejetée par les rebelles syriens tout comme la proposition de nouvelles élections. Moscou essaye de contourner les demandes du peuple syrien pour un départ d’Assad, estiment les opposants au régime de Damas.
Les représentants de l'ASL accusent la Russie de viser essentiellement les groupes rebelles dits modérés depuis le début de sa campagne de frappes aériennes fin septembre. « Le rapprochement de la Russie avec l’Armée libre syrienne est venu trop tard. Et en plus, la position de la Russie n’est pas claire, estime le général Ahmad Rahal. Cette proposition de négociations aurait du être faite avant que la Russie ne commence sa 'colonisation' de la Syrie et ses bombardements contre le peuple syrien et l’Armée syrienne libre modérée. »
« Dans l’Armée libre, nous croyons que la démarche entamée par la Russie en Syrie va échouer, poursuit le général Ahmad Rahal. La Russie ne sait pas de quoi elle parle quand elle dit ‘terrorisme’, car le terrorisme de Daesh n’est que le résultat de la politique de Bachar. Nous ne rencontrerons pas les Russes tant que Moscou continuera à reconnaitre Bachar comme étant le dirigeant de la Syrie. Le peuple syrien n’accepte pas que ce criminel nous représente sur la scène internationale. »