Le porte-parole du Kremlin confiait récemment que Moscou n'arrivait pas à identifier d'« opposition modérée » en Syrie. Les propos de Sergueï Lavrov tenus sur la chaîne de télévision Rossyia 1, tranchent quelque peu avec ce discours.
Jusque-là, la Russie affichait clairement son soutien aux forces gouvernementales syriennes dans leur combat contre les insurgés quels qu'ils soient. En se disant prêt à soutenir l’opposition dite modérée, et en particulier l’Armée syrienne libre, le chef de la diplomatie russe ouvre une porte, mais sans trop s’engager.
Il prend d’ailleurs le soin de souligner que la partie américaine refuse toujours de lui transmettre des informations sur les lieux où se trouve cette opposition, qu’il qualifie désormais de « patriotique ». Or, sans ces informations, il ne pourra pas y avoir d’aide de l’aviation russe.
Les représentants de l’ASL, qui accusent la Russie de viser essentiellement les groupes rebelles dits modérés, refusent de croire à un geste de bonne volonté de la part de Moscou. « La Russie doit d'abord cesser ses bombardements sur les positions de l'ASL avant de proposer un soutien aérien que nous n'avons pas demandé », explique le responsable du groupe armé Fursan al-Haq, une des composantes de l’Armée syrienne libre.
Mais en faisant mine de tendre la main, Moscou souhaite surtout avancer sur le volet politique et voir se tenir rapidement des élections présidentielle et législatives.