Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Bien des mystères entourent encore ce petit drone de rien du tout qui a failli causer une guerre ouverte avec la Russie, le week-end dernier. Heureusement, l'état-major turc, qui avait annoncé la chute de l'appareil, a spécifié n'avoir pas pu identifier son origine, comme les nombreux autres MIG, eux aussi de fabrication russe, qui avaient été accusés les jours précédents d'enfreindre l'espace aérien turc.
Moscou avait démenti, alors que Washington estimait que l'aéronef appartenait probablement à l'armée russe. « De fabrication russe », cela peut vouloir dire qu'il vole pour le compte d'un autre pays ou d'une autre organisation. Cela peut être tout d'abord la Syrie, dont l'essentiel du matériel militaire est russe ; cela peut aussi être l'Iran, également de plus en plus impliqué dans le conflit ; cela peut même être la milice kurde locale, a dit le Premier ministre turc, bien que cette dernière n'utilise pas ce genre de matériel.
On ne saura peut-être jamais qui faisait voler ce petit appareil d'une envergure de deux mètres et demi et qui ne transportait aucun armement. Mais il aura au moins servi pour la Turquie à faire une démonstration de son inflexibilité dans la protection de ses frontières, sans risquer de déclarer la guerre à un ami voire un allié.