Face à la multiplication des violences, les autorités israéliennes ont décidé de renforcer la présence de leurs soldats en Cisjordanie. Avant et après la prière ce vendredi à Jérusalem, les quartiers palestiniens sont restés bouclés. Pour y entrer, pour en sortir, passage obligé par des barrages filtrants installés par l’armée israélienne.
Cette mesure sécuritaire et plusieurs autres ont été décidées par les autorités israéliennes mardi dernier avec cet objectif: lutter contre le terrorisme. Mais malgré cela il y a eu des débordements notamment durant la nuit dernière avec l’incendie du tombeau de Joseph à Naplouse. Des Palestiniens l’ont attaqué aux cocktails Molotov.
Le tombeau de Joseph avait déjà été partiellement détruit, puis transformé en mosquée, il y a quinze ans au début de la deuxième Intifada. Il fait partie des sites religieux de Cisjordanie occupée qui alimentent les tensions israélo-palestiniennes. Il est considéré à la fois comme lieu saint par les Juifs et par les musulmans.
Une nouvelle attaque au couteau en Cisjordanie
A Gaza, des heurts ont éclaté encore une fois près de la ligne de démarcation entre l’enclave palestinienne et Israël. En Cisjordanie, c’est une nouvelle attaque au couteau. Un Palestinien déguisé en journaliste selon l’armée israélienne. Il aurait poignardé un soldat avant d’être abattu. Cela s’est passé non loin de la ville de Hébron. Une vidéo est disponible sur internet. On voit un jeune homme tomber par terre. Il porte un gilet jaune et un T-shirt tagué « presse ». Il est poursuivi par trois soldats israéliens qui lui tirent dessus. Plusieurs coups de feu sont entendus.
Cette semaine, les responsables palestiniens ont dénoncé ces « exécutions extra-judiciaires ». Mercredi dernier ils ont d’ailleurs déposé un dossier à la Cour Pénale Internationale (CPI) et demandé l’ouverture d’une enquête.
Sur les réseaux sociaux, les films de ces violences sont d’ailleurs disponibles. Des images très dures. Il y a les attaques au couteau, à la voiture bélier contre des soldats, des colons mais aussi contre des civils israéliens. Et il y a aussi ces ripostes à balles réelles contre des jeunes palestiniens, des enfants parfois ensanglantés et agonisant à même le sol.
Facebook et Youtube dans le viseur d’Israël
Cette semaine Israël a dit stop à la diffusion de vidéos publiées par le Hamas notamment et « appelant à la haine et au meurtre ». Le ministère des Affaires étrangères israélien a contacté Google, détenteur de Youtube plateforme de partage de vidéos. Les responsables israéliens ont exigé et auraient obtenu du géant américain le retrait de ces vidéos qualifiées de haineuses. Selon l’Etat Hébreux ces films incitent à la violence, et au meurtre d’Israéliens et de Juifs.
Ces publications, des vidéos de quelques minutes, montrent,toujours selon les autorités israéliennes, des actes terroristes et font l’apologie de leurs auteurs. Depuis deux semaines et comme à chaque escalade des violences les affrontements sur le terrain sont accompagnés d’affrontements sur la toile. Une guerre des images que se livrent Palestiniens et Israéliens.
Pour Israël, ces vidéos constituent donc une menace pour la sécurité de sa population. Pour les Palestiniens elles sont, au contraire, un moyen de dénoncer la colonisation mais aussi l’usage disproportionné de la force par l’armée israélienne.