De notre correspondante à Beyrouth, Laure Stephan
Dans la foule, la colère est vive après la réaction des forces de sécurité face au mouvement anti-corruption. Et le sentiment partagé est que les autorités veulent mater la contestation, explique Jamil Moawad, chercheur. « Ils ont ciblé les organisateurs du mouvement. Donc apparemment, il y a une décision de l'Etat [comme quoi] il faut s'attaquer aux organisateurs de ce mouvement. »
Autre motif d'indignation : à plusieurs reprises, mercredi 16 septembre, des hommes se présentant comme des partisans du président du Parlement ont attaqué le sit-in du mouvement anti-corruption. Nizar Saghieh, avocat, témoigne : « Il y a eu des attaques très dangereuses parce qu'ils ont jeté des pierres sur les manifestants et la police était présente mais elle n'est pas intervenue. C'est une intimidation. »
Micheline Harb, 55 ans, regrette que les Libanais ne soient pas plus nombreux à descendre dans la rue. Ecœurée par l'incurie de la classe politique, elle veut croire que la mobilisation va se poursuivre : « On est gouverné par des voleurs. Ce qu'ils sont en train de faire pour le peulpe libanais, c'est qu'on devient un peuple vieux. Nos jeunes sont en dehors du pays, parce qu'ils n'ont pas de place ici, pas de sécurité, pas de travail. »