Avec notre correspondante à Beyrouth, Laure Stephan
Place des Martyrs, dans le centre de Beyrouth, la capitale libanaise. Des milliers de manifestants scandent le slogan des révolutions arabes de 2011. Le peuple veut la chute du régime. Le ras-le-bol face aux services publics défaillants permet, de façon inédite, de maintenir la mobilisation, explique Lucien Bou Rjeily, du collectif « Vous puez », à l'origine des manifestations. « Il y a vraiment beaucoup de citoyens qui sentent que l’Etat les déçoit. Ils veulent un certain changement, positif, et ils savent qu’unis ils peuvent aller à l’encontre de cette classe politique qui essaie de diviser pour garder le contrôle », analyse-t-il.
Face à la foule, des jeunes de différentes régions dénoncent l'incurie de la classe politique. Les revendications sont nombreuses. Une priorité : trouver une solution à la crise des déchets causée par une gestion opaque des finances publiques, souligne Myriam Mehanna, du mouvement Haq Aleyé. « Les poubelles sont là parce que depuis 20 ans, l’Etat a été parasité par une bande, formée par les gens au pouvoir aujourd’hui, que l’on peut qualifier de mafieuse et qui a vidé l’Etat de ses institutions pour faire de l’argent, soutient-elle. Et dans la gestion des déchets, c’est très clair. »
Le gouvernement adopte un plan d'action
Face à la contestation, les dirigeants politiques ont lancé un dialogue, dont la première séance qui a eu lieu mercredi a été raillée par les manifestants. Le gouvernement a approuvé un plan pour mettre fin à la crise. Le ministre de l’Agriculture a annoncé un accord qui approuve l’octroi de la responsabilité de la gestion des déchets aux municipalités et l’ouverture de deux nouvelles décharges dans le pays.