Syrie: la France effectue ses premiers vols de reconnaissance

Le président François Hollande a annoncé hier, lundi 7 septembre, le lancement de vols militaires de reconnaissance au-dessus de la Syrie. Pour cela, la France va s'appuyer sur le dispositif déjà en place depuis un an dans la région.

Ce mardi matin, ce sont les Rafale basés à al-Dhafra, aux Emirats Arabes Unis, qui ont effectué la première mission au-dessus de la Syrie. Ces avions équipés de puissants containers photos Reco-NG peuvent rapporter des milliers de photos de très haute résolution, prises à plusieurs dizaines de kilomètres de distance. La base d’al-Dhafra est équipée des moyens de traitement destinés à recueillir, analyser et transmettre les données enregistrées.

Aujourd'hui, la France engage une douzaine d'appareils au Moyen-Orient et dans le Golfe. Six Mirage 2000 d'attaque au sol et six Rafale. A ce total, s'ajoute le plus souvent un avion de patrouille Atlantique 2, équipé d'un radar et de caméras vidéos. Ces appareils peuvent faire de l'écoute, servir de poste de commandement volant et éventuellement frapper une cible.

A ce stade, l'armée de l'air française compte s'appuyer sur les deux bases déjà utilisées. al-Dhafra, donc, aux Emirats Arabes Unis, qui est la base des Rafale et Prince-Hassan en Jordanie, où se trouvent les Mirage 2000. Cette dernière a l'avantage d'être située à seulement 40 kilomètres de la frontières syrienne mais la zone susceptible d'intéresser les services de renseignement français se trouve plus au nord à 350 kilomètres en territoire syrien. Donc, Incirlik en Turquie serait idéalement placée, voire Akrotiri à Chypre, déja utilisée par le passée.

Guerre de renseignement

Si les vols de reconnaissance au dessus de la  Syrie sont officiellement lancés, cela fait des années que la France scrute se qui se passe en Syrie. Notamment avec ses satellites, ses avions et ses navires d'écoutes. Pour l'heure toutefois, l'observation des mouvements de l'organisation Etat islamique au sol semble difficile ; hier, une tempête de sable s'est levée sur une partie de la Syrie...

Quand la France décide de mener des vols de reconnaissance au dessus de la Syrie, elle donne tout d'abord de la cohérence à son action contre le groupe Etat Islamique lancée il y a un an. Un haut responsable du renseignement militaire assurait récemment, « j'ai l'impression d'être borgne, on ne peut pas intervenir en Irak sans regarder ce qui se passe en Syrie, l'un ne va pas sans l'autre ». Mais, surtout, les services français ont, à présent, la certitude que des cellules de l'organisation Etat islamique travaillent en base arrière en Syrie pour coordonner des attentats sur le sol français.

Un mode d'action très cloisonné, les instructions viennent de Syrie via internet, tout comme le recutement et peut-être la formation, mais le commanditaire, l'exécutant et ses complices chargé de la logistiques ne se recontrent jamais et ne se connaissent pas. En préparant des raids ciblés en Syrie, l'action de la France ne s'inscrit donc pas simplement en tant que contributeur de force dans la coalition internaitonale, mais Paris décide de prendre l'initiative et de porter la guerre contre le terrorisme jusque dans les centres de décisions de l'organisation EI. Des actions préventives, comparables à celles menées par les britanniques qui annonçaient ce 7 septembre la mort de plusieurs jihadistes anglais lors d'une frappe aérienne.

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