Avec notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon
Quartier de Silwan, à Jérusalem-Est, tout près de la Vieille ville. 50 000 Palestiniens vivent ici, menacés de plus en plus par les colons israéliens. Abdallah Abu Nab loue une maison depuis des années à un propriétaire palestinien. Mais début août, il a reçu un ordre d'éviction de la justice israélienne : des colons revendiquent le terrain. Depuis, il vit dans la peur. « Nous vivons sous tension permanente. Nous avons monté une tente de solidarité, où nous faisons un sit-in pour protester contre cet ordre d'éviction », explique cet homme en instance d’expulsion. La famille Abu Nab a saisi la justice, mais elle n'a pas obtenu gain de cause.
Une colonisation qui hypothèque la solution à deux Etats
Pour Ahmad Ruwaidy, conseiller à la présidence palestinienne, la colonisation soutenue par le gouvernement israélien est, avant tout, une affaire politique. « Israël veut faire partir les Palestiniens d'ici et mettre à la place des colons. Cela veut dire stopper toute solution future pour Jérusalem. Car sans Jérusalem comme capitale pour les Palestiniens, il n'y a pas de négociations de paix possibles. »
Avec la colonisation israélienne des territoires occupés, notamment dénoncée par l'Union européenne, la création d'un Etat palestinien devient de plus en plus hypothétique. Une colonisation intense, et pourtant illégale au regard du droit international.