Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi
Ce dimanche, Philip Hammond est entré à la mi-journée dans l'enceinte de l'ambassade britannique, dans le centre de Téhéran, pour une petite cérémonie. Le drapeau britannique a été hissé officiellement. De nombreux journalistes iraniens et étrangers, ainsi que de simples badauds, étaient rassemblés à l'extérieur de l'ambassade, protégés par un important déploiement de la police anti-émeute pour prévenir toute manifestation hostile.
« C'est un moment historique dans les relations entre l'Iran et le Royaume-Uni », a écrit Philip Hammond sur son compte Twitter. De son côté, le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, qui n'a pas assisté à la cérémonie, a affirmé que les le Royaume-Uni et pays européens reconnaissent désormais le rôle positif et constructif de l'Iran dans la région, même s'il y a toujours des désaccords sur certaines questions.
Philip Hammond vient à Téhéran après la visite de Laurent Fabius et d'autres responsables européens. Après l'accord nucléaire conclu avec les grandes puissances à la mi-juillet, les pays européens veulent revenir avec force en Iran, pays possédant un important marché de près de 80 millions d'habitants. De son côté, Téhéran a également besoin d'investissements étrangers pour relancer son économie.
Le retour complet à la normale prendra du temps
Avec notre correspondant à Londres, Eric Albert
Malgré les sourires et les cordialités, les cérémonies d’ouverture des ambassades du Royaume-Uni en Iran et d’Iran au Royaume-Uni n’ont guère caché les tensions qui demeurent. Philip Hammond, le ministre britannique des Affaires étrangères, le reconnaît. Il parle d’un « grand déficit de confiance » entre les deux pays.
Il faut dire que leur histoire est chargée. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni a occupé l’Iran, en parallèle des troupes russes. Ensuite, à partir de la révolution iranienne de 1979, les relations diplomatiques ont été suspendues très régulièrement. Elles ont repris une première fois en 1988, pour être suspendues après l’appel à la fatwa contre Salmand Rushdie, qui vivait au Royaume-Uni.
Dix ans plus tard, en 1998, les ambassades ont rouvert et, pendant presque quinze ans, les relations se sont doucement normalisées. Mais en 2011, l’ambassade britannique à Téhéran a été mise à sac par des manifestants qui protestaient contre les sanctions financières imposées par le Royaume-Uni contre l'Iran. Et les relations diplomatiques ont été suspendues une troisième fois en moins de quarante ans.