Après la phase aérienne, lancée en juin 2014, l'armée pakistanaise a lancé vendredi son offensive terrestre dans la vallée de Shawal, dans la zone tribale du Waziristan du Nord. Le temps est compté. L'armée veut prendre le contrôle au sol avant l'arrivée de l'hiver. « C’est tout simplement la suite d’une opération qui a bien démarré en juin 2014, après une attaque, pour la première fois, du fameux TTP contre l’aéroport de Karachi et des installations militaires », explique Jean-Charles Jauffret, professeur à Sciences Po Aix.
La zone est connue pour être en effet, depuis des décennies, un repaire de combattants islamistes divers, et depuis 2007 du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), auteur d'innombrables attentats dans le pays et principale cible de l'offensive en cours. « L’ancien chef des talibans pakistanais, Mehsud, a été tué par un drone américain fin 2013. Un nouveau chef, Khan Said a été nommé, il est particulièrement agressif et a rompu toutes les conversations de paix qui avaient été timidement engagées avec le gouvernement pakistanais », ajoute Jean-Charles Jauffret.
Baisse du nombre d'attaques
Lancée en juin 2014, cette opération était réclamée depuis des années par les alliés et bailleurs de fonds du Pakistan, Etats-Unis et Chine en tête, pour que le Waziristan cesse d'être le principal sanctuaire du jihadisme dans la région. « Le véritable tournant (...), c’est le carnage et j’emploie le terme en le soulignant, qui s’est produit le 16 novembre 2014 dans la ville de Peshawar. 141 tués dont 130 enfants, dont les parents sont tous fonctionnaires de la police », rappelle le professeur de Sciences Po Aix.
Depuis le début de cette opération, qui a provoqué l'exode de centaines de milliers d'habitants dans le reste du Pakistan ou l'Afghanistan voisin, le nombre d'attaques rebelles a largement baissé au Pakistan.