L’ordre de détention administrative est levé par la Cour suprême, mais pour l’instant Mohammed Allan reste à l’hôpital. Son état est très sérieux. Au point qu'il a été plongé, ce jeudi 20 août, par ses médecins dans un coma artificiel. Un examen médical présenté à la Cour le mercredi a montré qu’à cause de la grève de la faim qu’il a observée pendant deux mois, il a subi des dommages au cerveau.
Durant l’audience, les avocats de Mohammed Allan ont demandé sa libération immédiate, alors que les représentants de l’Etat israélien ont fait valoir que les dégâts au cerveau devaient être irrémédiables pour que cet homme ne représente plus aucun danger et soit libéré. Mohammed Allan est en effet accusé d’être affilié au Jihad islamique, une organisation considérée comme terroriste par Israël, rappelle la correspondante de RFI à Jérusalem, Murielle Paradon.
Du côté du gouvernement israélien, une ministre, Miri Regev, estime que « la cour a répondu au chantage du terroriste Allan au lieu de faire appliquer la loi prévoyant de le nourrir de force ». Une loi votée récemment en Israël et qualifiée d’inhumaine par les défenseurs des droits de l’homme
Une figure de la résistance palestinienne
Ce Palestinien de 30 ans, avocat de formation, a mené pendant 65 jours une grève de la faim pour protester contre son emprisonnement sans jugement. Un régime de détention administrative subi par des centaines d’autres détenus palestiniens en Israël. L’affaire Allan a mobilisé l’opinion palestinienne et est devenue un casse-tête pour les autorités israéliennes.
L'avocat palestinien est devenu une figure de la résistance palestinienne à Israël. Des manifestations ont été organisées dans les grandes villes palestiniennes. Le correspondant de RFI à Ramallah, Nicolas Ropert, rapporte que ce mercredi soir encore, plusieurs dizaines de personnes avaient réclamé sa libération. Des mouvements similaires ont été lancés à Jérusalem, sur l'Esplanade des Mosquées, mais aussi dans plusieurs villes arabes d'Israël.
Au moment de l'annonce de la suspension de la détention de Mohammed Allan, des tirs en l'air ont retenti à Ramallah. Des feux d'artifice ont aussi été lancés par des Palestiniens ravis de cette nouvelle. Sur les réseaux sociaux, dès la décision de la Cour suprême israélienne connue, les Palestiniens se sont félicités de cette information qu'ils jugent positive. Ils réclament désormais sa libération complète. Des voix se font aussi entendre pour s'inquiéter de l'état de santé de Mohammed Allan. Pas certain que l'avocat palestinien puisse un jour reparler, ce qui inquiète ses soutiens.