Avec notre correspondant à Ramallah, Nicolas Ropert
A Jénine, dans le nord du territoire occupé de Cisjordanie, c'est un jeune homme de 21 ans, Muhammad Alawneh, qui a été abattu. Dans la nuit de mercredi à jeudi, Falah Abu Maria, un père de famille de 54 ans a été tué alors qu'il tentait d'empêcher l'arrestation de son fils.
L'accumulation des victimes palestiniennes fait réagir, notamment sur les réseaux sociaux. Bien souvent, le schéma est le même : les soldats de l'Etat hébreu pénètrent de nuit dans un village palestinien afin de procéder à des arrestations. De jeunes Palestiniens répliquent alors à l'aide de pierres, voire de cocktails Molotov. C'est ce qu'il s'est passé mercredi matin, à l'aube, quand Muhammad Alawneh a été tué par un tir israélien durant une opération menée pour interpeller 20 Palestiniens.
Seize Palestiniens tués depuis janvier 2015
Le cas de Falah Abu Maria semble un peu différent. Il a été tué jeudi matin alors que son fils était en train d'être arrêté par l'armée israélienne. Ses deux fils ont été blessés au cours de cette interpellation. Selon une porte-parole de l'armée israélienne, un soldat a tiré « après avoir été attaqué par un homme ». La porte-parole affirme par ailleurs qu'un militaire israélien a été « légèrement blessé par des jets de pierre » lors de cette opération.
Depuis le début de l'année, selon le décompte de l'ONU, ce sont 16 Palestiniens qui ont été tués par l'armée israélienne en Cisjordanie. En début de semaine, le Parlement israélien a durci la loi contre les lanceurs de pierres. Désormais, ils risquent jusqu'à 20 ans de prison. Une loi « hypocrite », selon les députés Arabes-Israéliens opposés à ce durcissement de la législation.