Avec notre correspondant à Ramallah, Nicolas Ropert
Khader Adnan a été accueilli au beau milieu de la nuit par ses proches et des sympathisants qui ont fêté sa libération. Khader Adnan était attendu par une trentaine de personnes après son transfert au point de passage de Jebara, dans le nord de la Cisjordanie. Le visage fatigué, une longue barbe, le militant du jihad islamique est porté en héros par la foule. « Oui, c'est une bonne nouvelle qu'il ait été libéré. Mais je suis en général pessimiste donc je ne veux pas me réjouir trop vite. Il est possible qu'il soit de nouveau arrêté. Mais il nous montre la voie. C'est un exemple pour nous et plein d'autres gens » se félicite Fakri Taha, un étudiant palestinien de l'université de Birzeit.
Déjà arrêté une dizaine de fois par Israël, Khader Adnan a toujours nié les accusations israéliennes. En 2012, il avait cessé de s'alimenter pendant 66 jours avant d'être libéré. Une méthode qui inspire le respect de Sam Khaleef, un commerçant de Ramallah. « Avec sa grève contre la faim, il a continué à combattre les Israéliens avec ses propres armes. Et ils n'ont jamais rien pu lui reprocher. C'est une solution que devraient suivre les Palestiniens pour l'emporter contre les Israéliens. Nous n'avons pas d'autres armes contre eux, seulement cette méthode », estime Sam Khaleef.
Plusieurs manifestations avaient été organisées en Cisjordanie ces dernières semaines pour appeler à sa libération.