Avec notre envoyé spécial à Téhéran, Toufik Benaichouche
Le mausolée Ali Akbar de Shiraz, dans les quartiers nord de Téhéran, est un îlot de paix et de silence dans le vacarme sans fin de la ville. Dans un petit jardin devant une mosquée de faïence bleue et jaune, à l’ombre de quelques citronniers : une trentaine de tombes, et une mère.
Sédiré Salarian Assam vient prier sur la tombe de son fils tous les jours. Il s'appelait Mostafa Ahmadi Roshan, était ingénieur chimiste à la centrale nucléaire de Natanz. Le 11 janvier 2012, une bombe placée sur sa voiture par un homme en moto l'a littéralement pulvérisé.
« Ces assassins pensent qu’en le tuant, ils empêcheront l’Iran de se développer et de devenir un Etat moderne, assure la mère de l'ingénieur. Ils se trompent. Ils en ont fait un exemple pour tout le pays et ils ont suscité de nombreux émules qui cherchent à l'imiter dans la recherche du savoir. »
Depuis, la centrale de Natanz porte son nom. L’Iran en a fait un héros et un martyr, comme les trois autres ingénieurs assassinés dans des circonstances similaires.