Avec notre envoyée spéciale au terminal de Rafah, Murielle Paradon
A l'abri de la chaleur, un homme égrène le nom des heureux élus, ceux qui pourront passer ce jour-là de Gaza à l'Egypte par le passage de Rafah. La liste des candidats est longue et les places dans les bus sont limitées.
Oum Mohammed, une vieille femme voilée de noir, attend avec ses valises : « Je dois aller en Egypte, à l'hôpital Nasser du Caire pour faire soigner ma fille. Ça fait trois mois qu'on attend de sortir. On a espoir avec cette semaine d'ouverture, que l'Egypte rouvre plus longtemps à l'avenir, si Dieu le veut. »
Devant le point de passage de Rafah, porte d'entrée vers l'Egypte, des camions font aussi la queue. Ils vont chercher des matériaux de construction. Ahmad est chauffeur de poids lourd. « J'attend mon tour pour entrer. Je vais en Egypte pour ramener du ciment à Gaza. Ça fait au moins un an que je n'ai pas pris du ciment par le passage de Rafah », dit-il.
La bande de Gaza a besoin de ciment pour se reconstruire, après la guerre de l'an dernier avec Israël. L'Etat hébreux ne laisse en effet pas passer les matériaux de construction en quantité suffisante. La réouverture, même temporaire, du passage vers l'Egypte est une bouffée d'oxygène pour les Gazaouïs. A cause du Hamas au pouvoir à Gaza, ils souffrent d'un double blocus israélien et égyptien.