Le gouvernement palestinien d'union démissionne

Ce mercredi 17 juin, le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah a remis la démission du gouvernement d'union au président Mahmoud Abbas. D'après Nimr Hamad, conseiller politique du président, interrogé par l'AFP, « Hamdallah a remis sa démission à Abbas et Abbas lui a ordonné de former un nouveau gouvernement ».

Avec notre envoyée spéciale à Gaza, Murielle Paradon

Ce qui semblait inéluctable s’est donc produit. Le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah a remis mercredi la démission de son gouvernement d'union. Un gouvernement mis sur pied il y a tout juste un an, sous l’égide de l’Autorité palestinienne, et qui devait sceller la réconciliation entre le Fatah, le parti de Mahmoud Abbas et le Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza. Mais dès le départ, le gouvernement s’est heurté à des difficultés.

Difficultés notamment pour les ministres de se déplacer entre la Cisjordanie et Gaza, à cause des restrictions imposées par les Israéliens. Puis il y a eu la guerre l’été dernier qui a aggravé la situation. Mais une fois le conflit terminé, les divisions entre le Fatah et le Hamas sont réapparues au grand jour.

A Gaza, le gouvernement d'union nationale palestinien a toujours été considéré comme un gouvernement fantôme. Le Premier ministre Rami Hamdallah est venu quelques fois de Ramallah à Gaza. Mais il n'a rien fait pour ses habitants, selon Ghazi Ahmad, responsable du Hamas. « Le gouvernement n'a pas de connexion avec les ministres qui sont à Gaza, il ne paie pas les salaires, il ne contrôle pas la sécurité, affirme-t-il. Il a laissé la bande de Gaza s'enfoncer. J'ai dit personnellement au Premier ministre qu'il était responsable de Gaza autant que de la Cisjordanie. »

Mais du côté du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, on accuse le Hamas d'avoir entravé l'action du gouvernement d'union nationale. « Tout le monde était d'accord pour que Hamdallah soit Premier ministre, toutes les factions palestiniennes étaient d'accord pour dire que c'était quelqu'un d'honnête, rappelle Mohamed Al Nahal, un des leaders du Fatah à Gaza. Mais le Hamas a refusé de donner à ce gouvernement d'union nationale la possibilité de fonctionner normalement, car le Hamas veut conserver le pouvoir dans la bande de Gaza. »

Nouveau gouvernement

Rami Hamdallah doit commencer dès aujourd'hui ses consultations avec tous les mouvements palestiniens, y compris avec le Hamas, a précisé Nimr Hamad, le conseiller politique du président palestinien Mahmoud Abbas, dans la foulée de l’annonce de la démission de l’actuel exécutif.

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