Yémen: l’ONU appelle à prolonger la trêve humanitaire de cinq jours

Le nouvel émissaire de l'ONU au Yémen Ould Cheikh Ahmed a plaidé pour une prolongation de la trêve humanitaire qui avait été respectée pendant cinq jours par les membres de la coalition militaire menée par l'Arabie Saoudite et qui expirait dimanche 17 mai dans la soirée. Un appel lancé lors d'une conférence de fin de trêve à Riyad, à laquelle n'assistent pas les rebelles chiites houthis. Selon lui, l'aide d'urgence n'a pas eu le temps d'arriver et la situation humanitaire sur le terrain serait toujours catastrophique. Mais sa demande n'a pas été entendue. De violents combats ont encore opposé ces derniers aux forces proches du pouvoir dans le sud du Yémen.

L'ONU a appelé toutes les parties à respecter cette trêve humanitaire pour au moins cinq jours, jusqu’à jeudi prochain, indique notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez. Ce délai permettrait aux associations humanitaires sur le terrain de bénéficier de plus de temps pour acheminer des médicaments et des vivres auprès de la population yéménite nécessiteuse et blessée.

Ismaïl Ould Cheikh Ahmed qui s’adressait au nom du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, a souhaité que « ce cessez-le-feu devienne permanent ». De son côté, le président Mansour Hadi, en exil à Riyad depuis sept semaines, s’est exprimé devant un parterre d’environ 400 personnes, dont des chefs de tribus, et des représentants de partis politiques.

Le chef d’Etat yéménite a en effet déclaré que « cette conférence, dont [il est] l’instigateur, concerne tous les Yéménites et leurs différentes composantes. On ne peut en exclure aucune partie ». Cette réunion censée aboutir à une « sortie de crise » s'est déroulée en l’absence remarquée des rebelles houthis qui ont décidé de boycotter « alors qu’ils ont été officiellement invités », a affirmé un membre du cabinet du président Hadi. 

Premier échec

A son poste depuis trois semaines, le nouvel émissaire de l'ONU a essuyé son premier échec de négociateur, commente notre correspondante à New York, Marie Bourreau. Moins de deux heures après la fin de la trêve humanitaire qui devait permettre d'acheminer de l'aide aux populations prises en tenaille dans le conflit yéménite, les bombardements de la coalition ont repris à Aden. Ils ont pris pour cible le palais présidentiel et une base des forces spéciales, deux sites contrôlés par les rebelles fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh.

C'est une mauvaise nouvelle pour l'envoyé spécial qui doit être entendu mercredi par les membres du Conseil de sécurité à l'issue de sa tournée régionale et qui a une marge de manoeuvre très limitée. L'Arabie saoudite phagocyte les négociations de paix. L'ONU continue, quant à elle, à appeler à une solution politique qui n'a jamais semblé aussi illusoire.

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