Ils sont venus, ils sont tous là, massés sous des tentes blanches dans une chaleur suffocante. Il fait 45 degrés sur le campus de l’université de la Princesse-Noura, situé dans le quartier Granada à Ryad. C’est ici qu’est implanté ce centre d’accueil. « Ils », ce sont ces milliers de travailleurs clandestins qui se terraient chez eux, peur d'être jetés dans un centre de rétention puis expulsés. A peine osaient-ils sortir, pour effectuer quelques petits boulots pour survivre.
Ces hommes considérés comme des parias, sont surtout des « rescapés » de la « purge nationale » de cette vague d'expulsion de travailleurs immigrés en situation irrégulière mise en place par les autorités saoudiennes en novembre 2013. Durant ces deux dernières années, ce sont près de 1,5 millions d'immigrés qui ont été renvoyés dans leur pays.
Une opération qui s'inscrit encore aujourd'hui, dans le programme de la « saoudisation » qui vise à accorder prioritairement des emplois aux locaux. Le cadeau du roi Salman est une manne providentielle pour tous ces Yéménites. Tous ressortent, papiers régularisés en poche. Une satisfaction ! Leur existence sur le territoire saoudien est désormais légale, leur identité reconnue. Ils ne sont plus des clandestins. Mais des hommes !