De notre envoyée spéciale dans le nord d’Israël, Murielle Paradon
Ils sont des milliers rassemblés dans un champ, sur les ruines de ce qui était un village palestinien, aujourd’hui disparu. Tous sont Arabes israéliens et sont venus rendre hommage aux Palestiniens chassés de leur terre lors de la création de l’Etat d’Israël, en 1948. « En 1948, Israël a détruit 531 villages palestiniens et chassé 750 000 personnes, raconte Ali Zbidat, un vieux militant originaire de Sakhnin dans le nord d’Israël. Alors pendant que les Israéliens célèbrent leur fête nationale, on veut leur rappeler que nous avons des droits, le droit de retourner dans nos villages. »
Pour ces Arabes israéliens et les Palestiniens en général, la création de l’Etat d’Israël est synonyme de « Nakba », de catastrophe. Une catastrophe qui continue aujourd’hui, selon Aouda, 25 ans : « La Nakba continue car Israël occupe la Cisjordanie, assiège Gaza. Israël exproprie les Palestiniens de leur terre, continue la construction du mur et la colonisation et mène une politique raciste vis-à-vis des Arabes en Israël ».
Cette commémoration de la Nakba dans le nord d’Israël s’est faite aux couleurs des drapeaux palestiniens, contrastant avec les drapeaux israéliens qui ont envahi tout le pays, pour la fête nationale.