L'application baptisée iNakba, est d’abord une carte d’Israël où sont localisés des centaines de villages palestiniens disparus et qui n’apparaissent sur aucune carte israélienne. Ça fonctionne comme un GPS. Si vous vous déplacez en voiture ou à pied, vous savez que près d’où vous êtes, il y a un ancien village, quelquefois en ruine, quelquefois totalement disparu parce qu’une ville israélienne a été bâtie dessus. Deuxième entrée de cette application : vous pouvez taper le nom d’un village, et apprendre de nombreuses informations dessus. Il y a des photos, des vidéos, des témoignages, et chacun peut y ajouter des renseignements, car le tout est participatif.
Répertorier les villages palestiniens détruits en 1948
Il existe déjà de nombreux sites web mais c’est la première application pour smartphones, qui a l’avantage de la mobilité. Autre nouveauté, cette application, gratuite, est non seulement en arabe, en anglais mais aussi en hébreu. Le premier public visé c’est le public israélien, qui n’a souvent pas connaissance de cette histoire de la Nakba. Car pour les Israéliens,1948 c’est la naissance d’Israël et chaque année, cette date est fêtée dans la joie, contrairement aux Palestiniens qui commémorent la Nakba ; catastrophique pour eux, car ils ont été chassés de leurs terres. Omar al Ghubari fait partie de l’ONG Zochrot qui a lancé l’application iNakba : « L'objectif est de faire prendre conscience aux Israéliens de ce qu'est la Nakba, on veut qu'ils apprennent le nom de ces villages. Il faut qu'ils sachent où ils vivent. Parfois ils sortent s'amuser dans des parcs, des forêts, font des barbecues tout près d'un cimetière palestinien sans le savoir. Car c'est ça la politique d'Israël. Effacer toutes traces de ces anciens villages palestiniens. Les rendre invisibles.»
Sensibiliser, voire convaincre les Israéliens
L’ONG Zochrot souhaite sensibiliser les Israéliens. Même si au début en tous cas, l’application a plus de chances de toucher un public averti, sensible à la cause palestinienne. Cette application iNakba est aussi à destination des Palestiniens, les 5 millions de descendants de réfugiés qui vivent à l’étranger et qui ne peuvent pour la plupart pas se rendre dans les villages de leurs ancêtres. Ils savent que ces villages détruits ont une seconde vie grâce à la magie de la technologie numérique.