C'est un convoi de neuf bâtiments iraniens qui semble suspect. Parmi les neuf navires, deux patrouilleurs de la marine iranienne. Leur destination finale n'est pas connue, mais ils font route probablement vers le Yémen. Selon l'un des responsables américains interrogé, le convoi de bateaux iranien a dépassé le détroit d'Ormuz pour sortir du golfe Persique et il fait désormais route vers l'ouest et donc potentiellement vers le Yémen.
« Nous soupçonnons que ces navires transportent des armes et des équipements militaires. Si c'est livré au Yémen, cela contribuera à déstabiliser encore plus le pays », a indiqué un responsable américain de la Défense. Mais pas question pour autant d'intercepter le convoi ou même de le contrôler, quand bien même il livrerait des armes. Plusieurs sources américaines ont laissé entendre qu'en cas de nécessité, cela relèverait plutôt des pays de la région, de l'Arabie saoudite ou encore de l'Egypte.
Au total, neuf navires militaires américains se trouvent désormais dans cette zone « pour s'assurer que les voies maritimes cruciales » de la région « restent ouvertes et sûres », selon la marine américaine.
Un « message clair » aux Iraniens
Les Etats-Unis ont donc renforcé leur dispositif militaire dans le golfe d’Aden. Le navire lance-missiles Normandy et le porte-avions Theodore Roosevelt, qui compte 5 000 hommes, se sont rapprochés. L’Iran soutient les rebelles houthis, combattus par la coalition menée par l’Arabie saoudite qui a annoncé mardi la fin d’une campagne de bombardements qui a duré un mois.
Interrogé sur la chaîne MSNBC sur les raisons du déploiement de force américain, Barack Obama explique qu’il s’agit d’un avertissement très clair en direction de Téhéran :
« Nous avons été très clairs avec eux. En ce moment, leurs navires sont dans les eaux internationales, c’est la raison pour laquelle nous gardons nos bâtiments dans la région du golfe Persique afin de maintenir la liberté de navigation, a indiqué le président américain. Ce que nous leur avons dit, c'est que si leurs armes sont livrées aux factions du Yémen, cela peut menacer la navigation, et c’est un problème. Nous ne leur envoyons pas un obscur message, nous leur adressons des messages très directs sur ce sujet. Mon espoir est que nous puissions calmer les choses au Yémen, qui a toujours été un pays divisé. Ce que nous devons faire est de mettre toutes les parties à la même table pour trouver un accord politique. Cela ne sera pas résolu en engageant au Yémen une guerre par procuration, et nous avons dit aux Iraniens qu’ils doivent être une partie de la solution, et non une partie du problème. »