Irak: Obama promet une aide supplémentaire de 200 millions de dollars

L'entretien entre le Premier ministre irakien et le président américain dans le Bureau ovale de la Maison Blanche mardi 14 avril a illustré le bon accueil réservé par Washington à l'arrivée au pouvoir en août dernier de Haïdar al-Abadi, jugé plus ouvert que son prédécesseur Nouri al-Maliki, avec qui les Etats-Unis ont eu des relations parfois difficiles. Obama estime que des « progrès importants » ont été effectués contre le groupe Etat islamique. Il a promis une aide humanitaire supplémentaire de 200 millions de dollars. 

A l'issue de sa rencontre avec le Premier ministre irakien à la Maison Blanche, le président américain a affirmé que la défaite du groupe Etat islamique (EI) était une priorité pour Washington, ainsi que le respect de la souveraineté de l'Irak. Il a précisé que l'aide étrangère accordée à Bagdad pour combattre les islamistes devait passer impérativement par le gouvernement irakien.

Barack Obama a estimé que des « progrès importants » avaient été effectués contre l'EI en Irak et en Syrie. Mais la victoire contre les jihadistes, qui occupent des pans entiers des territoires irakien et syrien, « n'est pas encore pour demain », a toutefois nuancé le président américain. 

Avant la rencontre, Haïdar al-Abadi, dont c'est la première visite à Washington en tant que chef du gouvernement irakien, a dit rechercher « une augmentation significative » du volume de ces frappes, mais aussi des livraisons d'armes plus soutenues en faveur des troupes gouvernementales. Le président américain ne s'est pas engagé sur ce terrain, mais a promis une enveloppe d'aide humanitaire supplémentaire de 200 millions de dollars en faveur des Irakiens blessés ou déplacés par l'EI.

« Pas assez (d'armes) pour que les tribus combattent »

Le Premier ministre irakien rentre donc des Etats-Unis avec un chèque pour aider les populations déplacées par les combats. Ce n’est pas ce qu’ il voulait. Il a lancé la semaine dernière la bataille pour reprendre la grande province de l’ouest al-Anbar, mais l’organisation de l’Etat islamique a mis en déroute l’armée irakienne et pris de nouveaux territoires.

Liqa Wardi, députée de la province d'al-Anbar parle de show télévisé du Premier ministre : « Le Premier ministre a distribué des armes anciennes, donc pas adaptées au combat contre l’organisation de l’Etat islamique qui est mieux équipée. En plus, plusieurs de ces armes ont des pièces qui ont été remplacées, elles ont été réparées. Et je ne parle même pas du fait que le nombre n’y est pas. 600 ou 700 fusils, 1 000... Ce n’est pas assez pour que les tribus combattent. On a eu une mauvaise expérience avec Maliki, l'ancien Premier ministre distribuait des armes de manière aléatoire. »

La lutte contre l'EI : un « long combat », selon le Pentagone

Moins d’une année après l’ascension fulgurante de l’organisation Etat Islamique en Irak, les terres conquises par les jihadistes semblent revenir petit à petit sous le contrôle des autorités de Bagdad. Selon des chiffres du Pentagone, le groupe terroriste qui considère l’Irak comme une partie de son Califat a perdu le tiers de ses territoires dans ce pays suite aux raids aériens menés par la coalition internationale et opérations terrestres dirigées par l’armée irakienne et les milices chiites. Une union réussie. En quelques mois, la surpuissante et très bien armée organisation Etat islamique a dû battre en retraite face à cette double offensive.

Les territoires du centre et de l’ouest de l’Irak, où les jihadistes avaient planté leur bannière noire sont reconquis les uns après les autres. Mais attention, avertit le Pentagone : c’est un long combat. La récente reprise de la ville-clé de Tikrit et les villages stratégiques aux alentours, la défaite des jihadistes dans cette région ne signifient pas la fin de l’organisation Etat islamique.

Le groupe armé est très dangereux, même s’il se replie vers la Syrie, où son influence est intacte. Sa force de nuisance en Irak reste très importante même dans les zones qu’il n’a jamais réussi à contrôler comme la capitale irakienne.

Cette semaine, lundi et mardi, des attentats à la voiture piégée ont visé Bagdad. Il y a certes moins d’attaques qui touchent la capitale ces derniers mois, mais presque à chaque fois les explosions causent de lourdes pertes, des dizaines de morts.

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