Irak: le groupe EI progresse de nouveau dans la région d'al-Anbar

L'organisation Etat islamique a lancé une offensive et repris du terrain dans la région d'al-Anbar, dans l'ouest de l'Irak. Pourtant, il y a quatre jours, le Premier ministre irakien lançait à grands renforts d'images télévisées une campagne militaire pour « libérer » cette région de l'emprise de l'EI. La région d'al-Anbar est en rébellion depuis janvier 2014, c'est-à-dire avant même qu'on ait commencé à parler de ce groupe jihadiste.

Avec notre envoyée spéciale à Bagdad,  Angélique Férat

Il reste deux grandes régions à reprendre au groupe Etat islamique : al-Anbar et Mossoul ; deux grandes superficies et deux régions à majorité sunnite. Problème : cette communauté se méfie des autorités irakiennes et de l'armée, cette dernière étant jugée peu fiable et sectaire. Et la mobilisation populaire qui fournit le gros des combattants a commis des exactions lors de la reprise des régions de Diyala et Salaheddine. « Pour combattre l'EI, dit le vice-président Iyad Allaoui, il faut que les gens nous fassent confiance, il faut une vraie réconciliation ».

« Le gouvernement devrait prendre des mesures maintenant pour redonner confiance : libérer les prisonniers, s'occuper des personnes déplacées, et surtout arrêter la discrimination et lutter contre. Si le gouvernement irakien ne le fait pas, si le gouvernement ne reconstruit pas une relation de confiance avec les sunnites, je vous le dis, ce pays ne survivra pas, même si nous nous débarrassons de l'Etat islamique. Tout dépend du gouvernement. Ils sont venus et ont dit que la réconciliation serait leur priorité, mais ils n'ont rien fait. Ils ne sont pas intéressés par une vraie réconciliation », dénonce Iyad Allaoui.

Le vice-président irakien propose de revenir à une armée de conscription pour reconstruire un esprit national. Mais il se dit pessimiste pour l'avenir de son pays.

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