Irak: le Premier ministre garde les milices chiites dans son giron

Le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi a annoncé jeudi 9 avril devant les caméras le lancement d’une offensive militaire dans la province d’al Anbar, à l’ouest du pays. Cette province échappe aujourd’hui au contrôle du gouvernement irakien. Il a promis la victoire et a distribué des armes à des groupes locaux prêts à combattre l'EI. Est-ce que les milices chiites vont être impliquées dans cette nouvelle offensive ? Le Premier ministre vient d’annoncer que les unités de mobilisation populaire - essentiellement chiites - étaient désormais sous son autorité.

Avec notre envoyée spéciale à Bagdad,  Angélique Férat

Après les exactions commises par les groupes militaires dans les provinces de Dyala et Salaheddine - vols, exécutions sommaires et destructions -, beaucoup ont dénoncé le manque de contrôle par le gouvernement de ces milices.

L’idée, c’est d’armer des groupes locaux pour libérer les régions de Mossoul et al-Anbar
Hamed al-Motlak, député sunnite et membre de la commission de défense, ne veut pas des milices chiites dans la région d'Al-Anbar. « Tout simplement parce qu'on ne veut pas avoir le même problème qu'on a eu a Salaheddine. On ne veut pas à nouveau ces tensions entre sunnites et chiites. On essaie au contraire de mobiliser les gens pour l'Irak. »

Mais Karim al-Nouri, responsable média des groupes de mobilisation populaire, nés pour défendre Bagdad, n’entend pas les choses ainsi : « Tout le monde sait bien que nous seuls avons pu tenir tête à l’Etat islamique et empêcher que Bagdad ne tombe. C'est grâce à nous que leur avancée a été limitée. Et tout le monde le sait. »

Après les exactions commises dans la ville de Tikrit, reprise fin mars au contrôle de l'Etat islamique, le Premier ministre irakien a demandé aux milices chiites de rester en dehors de l’agglomération.

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