Avec notre envoyée spéciale à Bagdad, Angélique Férat
Le prêtre s'adresse à ses paroissiens en ces termes : le Christ en se sacrifiant a voulu dire une chose, il ne faut pas avoir peur de ses ennemis. Des mots qui résonnent aux oreilles de Majid Said. Ce cinquantenaire a dû quitter Mossoul en juin dernier à cause de l'organisation de l'Etat islamique. Il nous montre son ami qui a été blessé par balle, il a perdu ses doigts de pied. Ils lui ont tout pris, malgré tout il espère retourner à Mossoul quand la ville sera libérée, dit-il. « Moi et mon ami seront les premiers à rentrer. Même si ici les gens à Bagdad nous ont généreusement aidés, mais on n’est pas chez nous. Je sais bien que certains disent qu’ils ne veulent pas rentrer à Mossoul. Mais nous, ceux qui n'ont plus de travail, on est pauvres on devra rentrer. »
Suzanne est originaire de Bagdad. Elle se dit contente de voir autant de monde à la célébration pascale : « Les choses vont mieux, c'est pour ça. Vraiment la situation est meilleure. Mais moi je prépare mon départ, j’ai peur, et pas trop confiance. Même si c'est vrai que la situation est meilleure aujourd’hui. »
La communauté syriaque orthodoxe comptait sept églises, trois sont fermées aujourd'hui faute de paroissiens.