Chaos au Yémen, où les bombardements se poursuivent

L’offensive de la coalition de neuf pays arabes menée par l’Arabie Saoudite se poursuit au Yémen pour tenter d’arrêter l’avancée des Houthis vers le sud du pays. Les frappes aériennes commencées tôt ce jeudi 26 mars sur des positions des milices Houthis à Sanaa se poursuivent et il est difficile d'établir des bilans précis des combats qui concernent plusieurs villes du pays.

article régulièrement réactualisé avec agences,

Des raids aériens de la coalition menée par l'Arabie saoudite se poursuivent ce dimanche sur les positions des rebelles Houthis, qui contrôlent la capitale Sanaa et ont resserré l'étau sur Aden, la deuxième ville du pays. Les frappes ont touché plusieurs villes et ont secoué la capitale, rapportent des habitants.

Ce dimanche matin, selon des sources sécuritaires ou militaires, on apprenait qu'au moins vingt personnes avaient été tuées à Aden dans des combats opposant les milices chiites à des comités de défense notamment autour de l'aéroport international dont chaque camp cherche à s'assurer le contrôle. Selon un bilan avancé par l'AFP, les combats de ces quatre jours à Aden auraient fait 95 morts.

Dans le nord, à Sanaa, samedi dans la soirée, des raids ont aussi frappé deux sites militaires à Saada, fief des Houthis dans le Nord, rapporte l'AFP, et une base aérienne à Hodeida (Ouest). Selon l'agence, qui cite des sources aéroportuaires, la piste de l'aéroport de Sanaa a été mise hors service par les frappes menées dans la nuit de samedi à dimanche. D'autres raids noctures visant cette fois le QG de la garde républicaine yéménite, alliée des miliciens chiites, ont fait au moins 15 morts parmi les soldats rebelles, affirme une source militaire.

Les Nations unies ont retiré une centaine d’employés de Sanaa. Les personnels de compagnies pétrolières et d’ONG ont aussi quitté la capitale yéménite. Dans le sud, face à l’avancée des milices chiites Houthis, des dizaines de diplomates ont également été évacués d’Aden, le grand port du Sud, par la marine saoudienne vers Djeddah.

Les miliciens Houthis aux portes d'Aden

Les miliciens Houthis que le président Hadi accuse d’être soutenus par l’Iran et par les militants de l’ancien président déchu Ali Abdallah Saleh, sont aux portes d’Aden. Ils sont engagés depuis jeudi dans des combats violents contre l’armée et des comités populaires, des civils opposés aux Houthis, qui ont pris les armes, en se servant dans les casernes. Des combats à l’arme lourde ont eu lieun, avec des chars, du côté de l’aéroport passé aux mains des miliciens chiites.

Ce samedi, de puissantes explosions ont fait trembler les maisons lorsque le plus grand dépôt de munitions situé dans une grotte de la montagne près du port a été pillé, après avoir été abandonné par les militaires. Plusieurs corps carbonisés de pilleurs ont été retrouvés.

Selon un responsable yéménite, une base de missiles pointés sur Aden et contrôlée par les Houthis a été bombardée par la coalition des pays arabes menée par l’Arabie saoudite. Une offensive prévue pour un mois, mais qui pourrait durer jusqu’à six mois.

Ce dimanche matin le président égyptien al-Sissi, qui préside la Ligue arabe, réunie depuis hier à Charm-el-Cheikh en Egypte, déclarait que l'intervention militaire conduite par l'Arabie saoudite ne prendrait fin que lorsque les miliciens Houthis auront « déposé les armes ». 

Partager :