Avec notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon
Il reste encore des votes à dépouiller, ceux des soldats israéliens. C'est pourquoi les résultats définitifs n'ont pas encore été proclamés. Le président israélien, lui, va entamer ses consultations dimanche avec les partis politiques, avant de désigner le nom de celui qui sera chargé de former un gouvernement.
Au vu des résultats, Reuven Rivlin devrait choisir Benyamin Netanyahu, le Premier ministre sortant. Il a été évoqué la possibilité d’un gouvernement d’union nationale avec le centre-gauche, mais cette possibilité s’éloigne de plus en plus.
Benyamin Netanyahu conforte son avance, et Ytzakh Herzog, le leader de la gauche, a déclaré hier que « l’opposition était la seule option réaliste pour lui ». On s’attend donc à ce que Netanyahu forme une coalition avec d'autres partis, d’ici un mois, une coalition très marquée à droite.
Un victoire diversement appréciée à l'étranger
L'Union européenne et les Etats-Unis ont félicité Benyamin Netanyahu du bout des lèvres. Barack Obama ne s'est pas encore exprimé. Européens et Américains ont surtout insisté sur la nécessité de relancer le processus de paix avec les Palestiniens. Le prochain gouvernement, quel qu'il soit, risque d'être directement sous pression internationale.
Benyamin Netanyahu s’est isolé et a isolé son pays de la communauté internationale. Et durant la campagne cela s’est encore aggravé. Son discours au Congrès américain, pour torpiller un accord avec l’Iran, a provoqué la colère du président Obama. Et à la veille des élections, pour les votes des extrémistes, il a déclaré il n’y aurait pas d’Etat palestinien, s’il était élu.
Cela inquiète donc la communauté internationale, mais aussi une partie de la population israélienne qui a peur de se couper de son allié américain. Si Netanyahu dirige bien le prochain gouvernement, on verra s’il fait des concessions ou s'il poursuit sur ce chemin de l’isolement, « seul contre le reste du monde ».