Avec notre bureau à Bruxelles
L’Union européenne attend de Benyamin Netanyahu qu’il fasse preuve d’un « leadership audacieux » pour relancer le processus de paix. La formule trouvée par la chef de la diplomatie européenne a le mérite d’être claire pour féliciter celui qui a déclaré, à la fin de sa campagne électorale, qu’un Etat palestinien ne verra pas le jour tant qu’il sera Premier ministre.
« Nous serons à vos côtés, écrit Federica Mogherini, mais il faut trouver une solution stable et viable à ce conflit, qui a privé trop de générations de paix et de sécurité, poursuit-elle. Nous sommes à un moment crucial avec de nombreuses menaces partout au Moyen-Orient, il est donc le moment de tourner la page de cette guerre. »
L’Europe n’a eu de cesse de plaider pour une solution fondée sur la coexistence de deux Etats, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem comme capitale. Et la Haute représentante a mis ce dossier tout en haut de ses priorités en se rendant, pour son premier déplacement après sa prise de fonction, en Israël et dans les territoires palestiniens.
De son côté, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a appellé le prochain gouvernement israélien à la « responsabilité » et a réaffirmé son soutien à un Etat palestinien.
Washington dans l'attente
De la responsabilité, c'est également ce qu'attendent les Etats-Unis. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a félicité Benyamin Netanyahu après sa victoire électorale et le président Barack Obama devrait le faire très prochainement.
Les relations entre Obama et Netanyahu n’étaient pas bonnes avant la victoire électorale du Premier ministre israélien, elles ne semblent pas devoir s’améliorer dans l’immédiat, même si l’administration américaine s’employait mercredi à limiter les dégâts.
Concernant la négociation sur le nucléaire iranien « il n’y aura pas d’impact », expliquait Jen Psaki, porte-parole du département d’Etat. Quant à la création d’un Etat palestinien, les Etats-Unis prennent acte des déclarations du candidat Netanyahu.
« Les récentes déclarations du Premier ministre conduisent à s’interroger sur son engagement envers la création de deux Etats, a commenté Jen Psaki. Je pense que nous sommes tous d’accord sur ce point. Nous réévaluerons notre stratégie pour parvenir à la création de deux Etats, et notre position reste inchangée : la solution que nous privilégions pour résoudre ce conflit reste un accord entre les deux parties. »
Washington refuse d’évoquer, pour l’instant, un changement de stratégie. L’établissement de deux Etats reste l’objectif répétait aussi la Maison Blanche. Manifestement, l’administration Obama attend une reprise de contact avec le prochain gouvernement israélien, pour savoir si Benyamin Netanyahu va réellement enterrer les négociations sur la création d’un Etat palestinien, ou si sa prise de position était un dérapage de campagne électorale.