Avec notre envoyé spécial à Tel-Aviv, Nicolas Falez
Acclamés à leur arrivée dans cette salle de Tel-Aviv, un homme et une femme qui ont déjà annoncé qu’ils seraient Premier ministre en alternance en cas de victoire. Lui, c’est Yitzakh Herzog, chef du Parti travailliste israélien, qui tire à boulets rouges sur le Premier ministre sortant, Benyamin Netanyahu. « Voici le choix qui s’offre à nous, dit-il. On peut continuer sur la pente dangereuse de la destruction, de l’isolement, de la paralysie, de la corruption, du racisme, de l’ignorance, ou alors on change ce pays pour aller vers une justice sociale pour trouver des solutions au problème du logement, pour répartir l’argent de manière juste. »
Puis c’est au tour de Tzipi Livni de prendre la parole. Chef d’un petit parti centriste qui fait liste commune avec les travaillistes pour ces élections, Tzipi Livni était ministre de la Justice dans le gouvernement sortant. Elle est l’une des rares personnalités politiques israéliennes à faire de la paix avec les Palestiniens une priorité : « Pour sortir Israël de son isolement, il faut absolument que nous puissions répondre à cette question : voulons-nous être un Etat qui invoque à juste titre le droit de se défendre ou voulons-nous être un Etat colonialiste qui envoie chaque jour davantage de citoyens s’installer dans de petites implantations isolées ? Nous ne cesserons jamais d’essayer de parvenir à la paix. »
Cette liste de centre-gauche a choisi pour nom « Hamahane Hatzioni », l'Union sioniste. Yitzakh Herzog a parfois été décrit comme un homme politique sans charisme, Tzipi Livni, elle, est détestée par une partie de la droite qui la considère comme une opportuniste. Mais leur liste commune est aujourd’hui en tête dans les sondages révélant l’usure du discours sécuritaire de Benyamin Netanyahu, exprimant surtout l’exaspération de nombreux Israéliens inquiets pour la situation économique et sociale de leur pays.
C’est le cas de Lorie vêtue ce soir du T-shirt bleu de la campagne de l'Union sioniste. « J’attends le changement tout simplement, assure-t-elle. On veut changer les priorités. La sécurité est très importante, mais il n’y a pas que ça. Il faut rééquilibrer tout ce qui est logement, coût de la vie, les services, l’éducation, la santé… Ce sont des points qui sont importants et qu’il faut prendre en compte aujourd’hui. » Même si elle arrive en tête à l’issue des législatives de mardi prochain, la liste de centre-gauche ne pourra gouverner seule. Il lui faudra impérativement trouver des partenaires pour bâtir une coalition.