Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Les 22 condamnés présents dans le boxe des accusés ont accueilli le jugement par des applaudissements « sarcastiques » tandis que certains de leurs parents et amis criaient « à bas le pouvoir de la soldatesque ». Alaa Abdel Fattah est une des grandes figures du soulèvement contre l'ex-président Hosni Moubarak, le 25 janvier 2011. En novembre 2013, quelques mois après la destitution du président Frère musulman Mohamed Morsi, Abdel Fattah et quelques dizaines de personnes avaient manifesté contre l'adoption d'un décret-loi censé régulariser les manifestations. Une loi qui, pour les militants révolutionnaires, était liberticide.
Après des accrochages avec la police, vingt-cinq manifestants, dont Abdel Fattah, avaient été arrêtés et accusés d'avoir agressé des policiers, volé un talkie-walkie, détruit des biens publics et organisé une manifestation illégale. Libérés sous caution, ils avaient été condamnés par contumace à quinze années de prison. Un jugement automatiquement cassé après leur arrestation et leur comparution pour un nouveau procès.