Bahreïn: la chaîne Alarab interdite après 10 jours d'émission

Cette fois, c'est une décision définitive : la nouvelle chaîne de télévision Alarab a perdu son autorisation d'émettre. Une décision des autorités de Bahreïn, qui intervient moins de dix jours après le lancement en fanfare de la nouvelle chaîne. Visiblement, les quelques heures de programmes qui ont suivi le lancement ont suffi à fâcher la dynastie sunnite au pouvoir à Bahreïn.

Dès son premier journal, la rédaction d'Alarab avait voulu marquer les esprits et faire la preuve de son indépendance en invitant l'opposant Khalil al-Marzouq. Celui-ci en avait profité pour critiquer la décision de Bahreïn de déchoir de leur nationalité 72 personnes parmi lesquelles des militants des droits de l'homme. Ce premier journal avait aussitôt entraîné l'interruption des programmes, officiellement en raison de problèmes administratifs et techniques.

Dix jours plus tard, la sentence définitive est cette fois tombée : le royaume annonce la fermeture de la chaîne, qui se voit obligée de remplacer les messages publicitaires qu'elle continuait de diffuser, par un simple logo. Là encore c'est un problème administratif qui est évoqué pour justifier la fermeture. Mais c'est sans doute ce premier journal et ce premier invité, jugé trop irrévérencieux par les autorités, qui est à l'origine de la sanction.

La chaine de télévision n'aura donc émis que quelques heures, alors que son lancement était annoncé depuis plusieurs années, et que son propriétaire, le milliardaire saoudien al-Walid Ben Talal, ambitionnait d'en faire la rivale d'al-Arabya et d'al-Jazeera, sur le terrain de l'information continue.

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