Bahreïn: Alarab cesse d'émettre officiellement pour raisons techniques

Elle n'aura diffusé ses programmes qu'un peu moins de 24 heures : la chaîne de télévision Alarab, lancée en fanfare dimanche 1er février depuis Bahreïn, a brusquement cessé d'émettre. Officiellement, ce sont des problèmes techniques qui sont avancés, mais ce sont sans doute des problèmes éditoriaux qui expliquent ce démarrage avorté.

Dès son lancement, la chaîne de télévision Alarab du richissime prince saoudien Al-Walid ben Talal avait affirmé vouloir concurrencer les chaînes de télévision Al-Jazeera, et Al-Arabiya sur le terrain de l'info en continu. 

La direction de la chaîne avait insisté sur le fait qu'elle ferait preuve d'objectivité et qu'elle ne prendrait pas partie dans son traitement de l'information - autrement dit, qu'elle se démarquerait de ses concurrentes, accusées de faire le jeu, l'une, du Qatar et, l'autre, de l'Arabie Saoudite.

Mais en choisissant Bahreïn pour y installer son quartier général, le propriétaire saoudien de la chaîne a peut-être commis une erreur de taille. En effet, le royaume est loin d'être exemplaire en matière de liberté de la presse. La nouvelle chaîne en a fait l'amère expérience dès son premier journal. 

En choisissant d'inviter l'opposant bahreïni Khalil al-Marzouq, qui avait osé critiquer la décision du royaume de déchoir de leur nationalité 72 personnes, la direction de la chaîne a sans doute provoqué la colère des autorités locales - et l'a aussitôt payé par cette interruption des programmes imputée officiellement à des problèmes techniques. 

Ce lundi matin, la nouvelle venue dans un paysage audiovisuel déjà bien rempli se contentait de diffuser des messages publicitaires. 

A consulter : chiffres clés et chronologie du Bahreïn

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