Le pouvoir donc n'a pas traîné : au lendemain du congrès qui l'a reconduit pour quatre ans à la tête d'al-Wifaq, Ali Salman a été interrogé toute la journée au siège de la police pour violation de la loi. Le paradoxe est que le mouvement chiite, qui est la principale formation de l'opposition, a tenu son congrès justement pour se mettre en conformité avec la loi sur les associations, comme le demandait la justice du Bahreïn.
Les autorités avaient en effet suspendu al-Wifaq pour trois mois après sa décision de boycotter les élections du mois de novembre. Durant le congrès qui vient de se tenir, al-Wifaq a réaffirmé sa stratégie de dialogue avec la dynastie sunnite des al-Khalifa, mais il a aussi annoncé que la contestation qui secoue le petit royaume depuis près quatre ans se poursuivrait tant qu'une véritable monarchie constitutionnelle ne serait pas instaurée.
D'un côté, les autorités du Bahreïn tentent de convaincre le monde extérieur de leur volonté de dialogue, mais de l'autre, al-Wefaq, son seul partenaire, est présenté par ces mêmes autorités comme une organisation qui menace la sécurité de l'Etat dès qu'elle critique le pouvoir.