Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
La journée de mercredi a été marquée par des prières ou des minutes de silence pour Moaz Kasasbeh. Partis d'opposition ou caciques du régime, il y a une unanimité pour dénoncer l'atrocité de la mort du pilote. A son arrivée à Amman, devant son état-major, le roi Abdallah II a rappelé que le royaume participait à cette guerre pour défendre l'islam et les valeurs de la Jordanie.
Mais devant plusieurs membres du Congrès américain Abdallah II aurait dit que la seule chose qui arrêtera la Jordanie dans sa lutte contre le groupe Etat islamique c'est de manquer de cartouches et de carburant. Pour Washington il semble donc clair que la Jordanie reste dans la coalition.
Bassem al-Manaseer, député jordanien pro-gouvernement, est d'avis que la Jordanie ne doit pas réagir à chaud : « On ne doit pas, affirme-t-il. Qu’on se retire de la coalition, c'est ce que veut l'Etat islamique, alors non absolument je suis contre. Depuis le début, l'Etat islamique veut créer des troubles en Jordanie et créer des problèmes pour le roi. Il ne faut pas se retirer de la coalition. »
Si le père du jeune homme a demandé d'autres exécutions de prisonniers pour venger son fils, il n'a pas fait de discours contre le régime jordanien. Au contraire, il a demandé à tous les Jordaniens de rester unis derrière le roi. La famille Kasasbeh soutient traditionnellement la monarchie.
Les jihadistes justifient l'assassinat du pilote par la participation de la Jordanie à la coalition anti-groupe Etat islamique. Quels sont les liens entre Washington et Damas ?
Les Emirats arabes unis avaient suspendu leurs frappes
Les Emirats arabes unis ont suspendu fin décembre leurs frappes aériennes contre l'organisation Etat islamique en Syrie après la capture du pilote jordanien, a annoncé mercredi un responsable américain. Les Emirats craignaient que leurs propres pilotes ne connaissent le même sort que Moaz Kasasbeh.