Selon notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti, les Brigades al Qassam sont accusées d'être impliquées dans « le financement et l'armement des organisations terroristes » opérant en Egypte. Un soutien qui se ferait par le biais des innombrables tunnels entre Gaza et l'Egypte. Des tunnels systématiquement détruits par l'armée égyptienne, mais qui sont immédiatement creusés à nouveau coté palestinien.
Selon des sources proches des forces de l'ordre égyptiennes, les garde-frontières ont saisi dans des tunnels, avant les derniers attentats du Sinaï, une grande quantité d'armes et de munitions et notamment des mortiers et obus de 81.
Le même type de mortiers qui ont été utilisés contre plusieurs positions militaires lors des attentats de jeudi. La décision du tribunal égyptien aura des retombées sur les relations entre Le Caire et la bande de Gaza. L'Egypte avait joué les médiateurs lors de la trêve entre les Palestiniens et Israël et oeuvrait pour réconcilier les frères ennemis du Fatah et du Hamas.
Réponse cinglante du Hamas
Les brigades Ezzedine al-Qassam, qui ont une direction et des porte-paroles distincts de ceux de la branche politique du Hamas n'ont pas commenté dans l'immédiat la décision de la justice égyptienne. Mais la réponse du Hamas a d'ores et déjà été cinglante : « C'est une décision dangereuse qui ne sert que les intérêts de l'occupant israélien ». Autrement dit : Le Caire-Tel-Aviv, même combat.
Le Hamas a toujours été proche des Frères musulmans, que le président égyptien a chassés du pouvoir. Depuis que l'armée égyptienne a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, les nouvelles autorités du pays accusent des activistes du Hamas, branche palestinienne de la confrérie des Frères musulmans, de prêter main-forte aux jihadistes qui ont multiplié les attentats meurtriers contre les forces de l'ordre dans la péninsule du Sinaï.
Déjà en mars dernier, l'Egypte avait interdit le Hamas ainsi que ses activités sur le
sol égyptien, et avait aussi gelé ses avoirs.