Joint par RFI, un diplomate européen reconnaît qu'à Bruxelles personne n'avait anticipé cette décision de justice particulièrement polémique. La Commission européenne a d'ailleurs rapidement précisé qu'elle considérait toujours le Hamas comme une organisation terroriste et que la décision légale de mercredi n'avait rien à voir avec un quelconque changement de ligne politique de la part des 28 Etats membres.
L'Union européenne devrait faire appel dans un délai de trois mois et d'ici là, les avoirs du mouvement islamiste palestinien restent gelés.
Le Hamas toujours infréquentable
Ce sont les attentats-suicide meurtriers des années 1990 et 2000 qui ont valu au Hamas son inscription sur la liste européenne des organisations terroristes. Aux yeux des Occidentaux, le Hamas est infréquentable, malgré sa victoire aux élections législatives palestiniennes de 2006.
L'ONU, l'Union européenne, les Etats-Unis et la Russie qui constituent le « Quartette pour le Proche-Orient » ont même défini trois conditions que le Hamas devrait remplir pour devenir un interlocuteur : renoncer à la violence, reconnaître Israël et reconnaître les accords israélo-palestiniens. Trois conditions que le mouvement palestinien a toujours rejetées.
La décision de la justice européenne hier, mercredi, concerne le Hamas et sa branche armée, les brigades Ezzedine al-Qassam, qui figuraient toutes deux sur la liste des organisations terroristes de l'UE. Pour d'autres mouvements, la distinction s'opère. Ainsi, la branche armée du Hezbollah libanais figure sur la liste européenne des organisations terroristes depuis 2013, mais pas sa branche politique.