Kobane libérée, les premiers Kurdes passent la frontière syrienne

Depuis la libération de Kobane et la fin des combats dans la ville même et aux alentours, les candidats au retour dans le Kurdistan syrien sont de plus en plus nombreux. Avec l’apaisement de la situation, les autorités turques acceptent de les laisser passer en Syrie, malgré la fermeture de la frontière.

Avec notre envoyé spécial à Suruç, près de la frontière syrienne, Jérôme Bastion

Il y a déjà du monde dans la rue, devant les locaux du parti du Peuple démocratique de Suruç qui servent de bureau de recrutement. Ce ne sont que des hommes, qui fument nerveusement. A l’étage, dans une pièce pleine comme une ruche, on se presse autour de Khalil, un permanent du parti pro-kurde BDP, qui remplit des listes de noms après un bref interrogatoire : « Il y a plus de demandes depuis quelques jours : 100 volontaires hier et avant-hier, mais aujourd’hui (jeudi 29 janvier), on a déjà dépassé les 100 candidats. Pour l’instant, on prend les jeunes et ceux qui ont un métier, mais pas les familles car il n’y a pas de quoi les loger .»

A Kobane, les autorités locales ont surtout besoin d’hommes jeunes et forts pour déblayer et remettre la ville en état. Mais Salih, 16 ans et un foulard tricolore noué sur la tête, espère profiter de l’assouplissement des conditions de passage pour un but sensiblement différent : « Mon frère a fait toute la guerre, mais moi j’ai dû rester ici. Maintenant je veux rejoindre les autres combattants pour finir le nettoyage des islamistes .»

Officiellement, explique la sous-préfecture, le retour des familles de réfugiés n’est pas encore autorisé, mais les hommes kurdes se pressent déjà pour réhabiliter leur région, la Rojava.

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