Yémen: les miliciens chiites prennent d'assaut le complexe présidentiel

Selon un responsable militaire cité par l'Agence France-Presse, les miliciens chiites qui encerclaient le palais présidentiel ont lancé un assaut et contrôlent désormais le complexe présidentiel. Le chef de la milice chiite a annoncé n'exclure aucune option contre le président. Il s'est par ailleurs dit prêt à faire face à «toute mesure de l'ONU». 

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Selon plusieurs témoins cités par l'AFP, les combats se poursuivent dans les rues de la capitale yéménite, sans qu'il soit possible de connaître le sort du chef de l'Etat, Abd Rabbo Mansour Hadi. Une certitude, les miliciens chiites se sont bel et bien emparés du palais présidentiel - il semblerait que les membres de la garde présidentielle aient abandonné les lieux, devant les assaillants. Dans la journée, des combats avaient éclaté également près de la résidence du président yéménite. Celle du Premier ministre reste encerclée par des hommes en armes qui bloquent les principaux accès à cette résidence.

Quatre mois après être entrés dans la capitale yéménite, les miliciens d'Ansaroullah ont semble-t-il décidé de passer à la vitesse supérieure, face au pouvoir en place - et de s'emparer des principaux lieux de pouvoir de la capitale yéménite. Les miliciens Houtis tiennent ainsi la télévision d’Etat depuis lundi au Yémen, et c’est à la télévision qu’Abdel Malek al-Houti a prononcé son long discours. Habit traditionnel, jambia (le poignard recourbé yéménite) à la ceinture, le chef de la milice chiite s’en est pris directement au président Abd Rabbo Mansour Hadi qu’il accuse de « couvrir les pratiques de corruption » de son fils et de n’avoir pas respecté l’accord politique du 21 septembre dernier, quand ses combattants ont investi la première fois la capitale du pays.

Tentative de coup d'Etat

Cette fois encore, Sanaa est donc passée sous le contrôle du mouvement Ansaruallah, selon un responsable militaire cité par l’AFP les miliciens se sont emparés du palais présidentiel dans le sud de la ville. D’après un résident cité également par l’AFP, des éléments de la force présidentielle seraient passés à l’ennemi lorsque les Houtis se sont emparés d’une position stratégique surplombant le palais.

C’est une tentative de coup d’état, « ils veulent renverser le régime » a répété la ministre de l’Information sur son compte Twitter. Le jeune leader chiite se dit désormais prêt à prendre « toutes les mesures nécessaire » y compris à l’encontre du chef de l’Etat, mettant ainsi au défi l’ONU qui dans une déclaration adoptée à l’unanimité estime que l’actuel président incarne « l’autorité légitime ».

Fermement opposés à un projet de Constitution prévoyant un Yémen fédéral composé de 6 régions, la milice Houtis est soutenue par l’Iran, et semble aussi bénéficier de l’appui de l’ex-président Ali Abddallah Saleh, visé depuis novembre par des sanctions de l’ONU pour avoir menacé la paix au Yémen.

 

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