Avec nos correspondants à Jérusalem, Michel Paul et Nicolas Ropert
Un calme fragile pèse ce matin sur Jérusalem. Seuls les femmes et les hommes de plus de 50 ans pourront participer aux prières du vendredi à la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam. Cette mesure intervient pour la première fois depuis la fermeture totale du site lors de la seconde intifada, il y a 14 ans. Le Fatah a proclamé ce vendredi « journée de la colère » pour protester contre les restrictions imposées par les autorités israéliennes.
Baher Qalibo est un Palestinien de Jérusalem de 35 ans. Il n'aura pas le droit d'aller prier à la mosquée Al-Aqsa. « Bien sûr que cela me pose problème. C'est important dans la vie de chaque musulman d'aller prier dans la vieille ville de Jérusalem. Mais ce n'est ni la première ni la dernière fois qu'on nous empêche d'y aller. C'est très souvent le cas le vendredi », explique-t-il. « C'est le gouvernement israélien qui décide de qui a le droit d'aller ou non dans la vieille ville et en particulier dans la mosquée d'Al-Aqsa. La situation empire et devient de plus en plus difficile pour nous », confie-t-il avant d'ajouter : « je ne pense pas qu'une nouvelle Intifada soit une bonne solution pour les Israéliens ou les Palestiniens mais on pousse les Palestiniens à aller dans cette voie en réduisant leurs libertés. C'était le cas dans le passé en Cisjordanie et c'est le cas aujourd'hui à Jérusalem ».
Le dispositif policier renforcé
La police de Jérusalem a mis un place un dispositif considérablement renforcé. Près de 3 000 policiers et gardes-frontière sont déployés particulièrement autour de la vieille ville. Le chef de la police de Jérusalem a appelé toutes les parties au calme. Au cours des dernières 24 heures, on a noté plusieurs incidents mineurs. Des lanceurs de pierres palestiniens ont été arrêtés. Et plusieurs extrémistes juifs qui tentaient d'entrer en force sur le Mont du Temple ont également été interpellés...
Yehuda Glick, le militant nationaliste israélien agressé mercredi soir, est toujours hospitalisé dans un état grave. Lauteur de l'attaque présumé Moutaz Hijazi a été inhumé la nuit dernière à Jérusalem après avoir été abattu par les forces spéciales israéliennes à son domicile. Seules 45 personnes ont été autorisées à participer aux obsèques.