La Turquie favorable à une zone tampon à l’intérieur de ses frontières

Alors que les combats se poursuivent à Kobane, ville syrienne proche de la frontière turque, la Turquie semble faire marche arrière sur la question des zones tampons. Elle, qui réclamait depuis longtemps d’instaurer de telles zones du côté syrien de la frontière, paraît maintenant se rabattre sur une solution qui se limiterait à son propre territoire.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Pour protéger sa frontière, la Turquie souhaitait l'instauration d'une zone tampon protégée par une zone d’exclusion aérienne en Syrie même, une solution qui nécessiterait l’aval de l’ONU. Mais devant le peu d’empressement de la coalition, à l'exception notable de la France, à abonder dans ce sens, les Turcs avancent désormais une idée bien plus réaliste : celle d'une zone de sécurité instaurée directement sur le territoire turc. Le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus affirme « travailler dessus » et indique que cette zone de sécurité « peut être instaurée à tout moment ».

La dernière formule de zone tampon en Syrie avancée par la Turquie consistait en une série de poches : trois au sud de Kamishlo à l’est, une à Kobane, une à Jarablous toute proche et trois autres entre Alep, Antakya et Lattaquié à l’ouest. La réponse de Damas ne s’était pas faite attendre, elle n’est d’ailleurs pas différente de celle des Kurdes du Parti de l'union démocratique des Kurdes syriens (PYD) : une telle décision serait considérée comme une agression territoriale et une invasion.

Retour au réalisme donc en Turquie. D'après le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus, cette zone de sécurité turco-turque, dont on ne sait pas si elle a vocation à courir le long des 911 kilomètres de la frontière, remplirait à la fois une fonction militaire de protection de la frontière et une autre, humanitaire, qui permettrait d'accueillir un éventuel nouvel afflux de réfugiés.

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