Les Syriens en exil inquiets pour leur famille qui combattent à Kobane

A Kobane, les combattants kurdes de Syrie continuent de se défendre avec l’énergie du désespoir face aux jihadistes de l’organisation Etat islamique. De l’autre côté de la frontière, les réfugiés de Kobane assistent impuissants à la tragédie qui se joue dans leur ville. Certains d’entre eux ont encore des proches, restés de l’autre côté de la frontière, pour se battre contre les jihadistes.

Avec notre envoyé spécial dans le sud-est de la Turquie à Diyarbakir, Daniel Vallot

Une femme nous reçoit dans l’appartement exigu où elle s’est réfugiée avec deux de ses enfants et trois autres familles syriennes. Shirin a quitté Kobane il y a deux semaines y laissant, l’un de ses fils et son mari. L’un comme l’autre sont restés là-bas pour se battre et défendre leur ville.

« On se parle quasiment tous les jours, mais là depuis trois jours je n’ai plus de nouvelles, détaille Shirin. Je m’inquiète bien sûr, mais je pense qu’ils ne peuvent plus appeler parce qu’ils ont dû reculer et qu’ils se sont mis à l’abri dans des souterrains. »

Lors de leur dernière conversation, le mari de Shirin lui a fait part de ses craintes, pour la défense de Kobane. Il lui a raconté le manque d’armes et de munitions face à des combattants jihadistes bien équipés et lourdement armés. « Leur moral est bon, mais il serait encore meilleur s’ils avaient des armes, affirme-t-elle. Bien sûr j’ai peur pour eux, car en face ce sont des barbares ! »

Dans cette bataille de Kobane, Shirin a déjà perdu un fils, âgé de 19 ans, tué par un éclat d’obus. Alors bien sûr, elle prie tous les jours pour que son autre fils et son mari restés là-bas ne subissent pas le même sort. « Je suis sûr qu’ils pourraient s’en sortir vivants, dit-elle, mais il faudrait pour cela que nos combattants puissent recevoir les armes et les munitions dont ils ont besoin. »

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