Liban: multiplication des violences sur les réfugiés syriens

Human Rights Watch (HRW) dénonce, dans un récent rapport, une hausse des agressions contre les Syriens réfugiés dans de nombreuses régions libanaises. L'ONG a recensé onze cas d'attaques à l'arme blanche ou à feu en août et en septembre.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Les exactions et les agressions contre les réfugiés syriens ont considérablement augmenté depuis la bataille d'Ersal, entre l'armée libanaise et des groupes proches d'al-Qaïda, début août. Une vingtaine de soldats ont été tués et une quarantaine de militaires et de policiers ont été enlevés pendant ces combats. Trois d'entre eux ont déjà été exécutés par leurs ravisseurs.

Depuis ces incidents, l'armée multiplie les perquisitions dans les rassemblements de réfugiés, en procédant à des dizaines d'arrestations. Mais les mesures prises contre les déplacés ne se limitent pas aux services de sécurité. Dans certaines régions, notamment à majorité chiite et chrétienne, les autorités locales imposent des couvre-feux et procèdent à des recensements des réfugiés.

Dans la région à majorité sunnite du Akkar (nord du Liban), des groupements de déplacés ont été attaqués ou menacés, après l'exécution d'un soldat sunnite par al-Qaïda. A Beyrouth et un peu partout au Liban, des agressions physiques ou verbales contre des réfugiés sont enregistrées presque chaque jour.

Le Liban accueille 1,2 million de réfugiés syriens, soit plus du quart de sa population. Cette présence provoque forcément des tensions sociales et économiques et une hausse de la criminalité. Ajoutée aux incidents sécuritaires, la situation devient tout simplement ingérable pour les autorités qui ferment les yeux sur les exactions dont sont victimes les réfugiés.

→ A consulter: le rapport de Human Rights Watch

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