Bataille de Kobane: bombardements contre la progression de l'EI

Les combattants extrémistes de l'organisation Etat islamique progressent en Syrie. Ils sont désormais aux portes du centre-ville de Kobane, ville syrienne kurde du nord, près de la frontière turque. La coalition internationale emmenée par les Etats-Unis a mené de nouvelles frappes aériennes ce mercredi sur place.

Avec notre envoyé spécial à la frontière turco-syrienne, Jérôme Bastion

La matinée à Kobane a débuté comme s'était déroulée la journée de mardi, c'est-à-dire sous d'intenses bombardements des troupes de l'organisation Etat islamique, arrivées jusqu'à 2 kilomètres ou 2,5 kilomètres seulement du centre-ville. Puis, vers 8h du matin, les frappes de la coalition ont commencé. Elles ont duré environ deux heures, ce qui a eu pour effet de desserrer l'étau sur la ville, même si des obus ou des balles perdues tombent toujours sur Kobane et du côté turc.

De loin en loin, on voit l’apanage de fumée et les nuages de poussière des bombardements. On entend aussi régulièrement les rotations des chasseurs de la coalition. En début d'après-midi, ils ont encore pilonné les positions des jihadistes à quelques kilomètres au sud-est de Kobane, puis à l'ouest, où le front a été repoussé à une dizaine de kilomètres environ.

On peut voir clairement, sur les collines distantes de quelques centaines de mètres, les combattants kurdes face aux jihadistes s'échangeant des coups de feu. Les villageois suivent ces escarmouches, applaudissant à chaque avancée des forces kurdes. Mais en réalité, depuis plusieurs jours, le front ne bouge guère. La ville de Kobane reste encerclée. Les Kurdes parviennent à défendre leur ville, mais pas à reprendre le terrain perdu.


■ Des frappes aériennes insuffisantes

Selon les informations de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, au moins cinq frappes aériennes ont été menées par la coalition internationale, contre des positions jiahdistes situées aux alentours de Kobane. Ces bombardements de la coalition ont pour but de ralentir la progression des jiahdistes autour de cette ville, considérée comme une position stratégique à la frontière entre la Syrie et la Turquie.

Ces frappes aériennes ne suffiront certainement pas à faire refluer les troupes jiahdistes. Mais elle permettront peut-être aux combattants kurdes qui leur font face d'obtenir un répit. Il faut dire que le rapport de force est nettement défavorables aux combattants kurdes en termes d'effectifs mais aussi d'armement.

Selon l'ONG Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), ce sont quelques centaines de combattants qui feraient face à des milliers de jihadistes. Les troupes kurdes n'étant armées que de kalashinkov, de mitrailleuses, et de lance-roquettes, tandis que les combattants de l'organisation Etat islamique disposent de chars et d'artillerie lourde.

Malgré le soutien aérien de la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis, la position des combattants kurdes semble donc plus précaire que jamais.Or, la chute de Kobane aux mains des troupes jihadistes serait un revers stratégique majeur pour les kurdes de Syrie et pour la coalition anti-Etat Islamique.

RFI

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