Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Vendredi soir, beaucoup donnaient pour inéluctable la chute de Kobané, tant l’approche des forces de l’organisation Etat islamique était rapide. Puis aux premières heures du jour, les frappes de la coalition sont venues redonner de l’espoir à tous ceux qui, collés à la frontière, scrutaient l’évolution des combats, sur les collines distantes de quelques centaines de mètres à peine.
La butte de Zorava, verrou de la plaine donnant accès à Kobané, était repassée sous contrôle des forces kurdes et les observateurs de ce spectacle un peu surréaliste pouvaient applaudir. Repoussées, les milices islamistes n’en étaient pas pour autant inoffensives, les obus de leurs canons tuant une personne au moins dans le centre de Kobané et plusieurs de leurs roquettes faisant quelques blessés en atterrissant en Turquie.
La présence d'une brigade de l’ASL
Ce qui a malgré tout inversé le rapport des forces est sans doute, hormis les bombardements aériens, l’apparition aux côtés des combattants kurdes d’une brigade, bien armée, de l’Armée syrienne libre (ASL), dont on pouvait voir depuis la Turquie le drapeau flotter. C’est la première opération commune de cette faction rebelle syrienne avec les unités kurdes, qui devrait profiter de l’aide des alliés en termes d'armes et en formateurs militaires, et qui pourrait faire reculer les jihadistes.