Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
La situation semble cette fois désespérée pour la ville de Kobané, la dernière place forte de cette enclave kurde assiégée depuis deux semaines maintenant par les combattants islamistes. Après les frappes aériennes assez proches de la coalition, la matinée de dimanche avait été plutôt calme, mais l’après-midi a vu les combats reprendre avec virulence, se rapprocher de la ville et de la frontière turque toute proche où des centaines de villageois kurdes suivent avec inquiétude l’évolution des affrontements qui se déroulent à quelques centaines de mètres.
L’avancée des troupes de l’organisation Etat islamique se déroule sur les fronts ouest, sud et surtout est, se traduisant par des bombardements d’une intensité jusque-là inégalée, frappant le centre de la ville d’où s’élevait en fin d’après-midi des colonnes de fumée. Des obus sont également tombés en Turquie faisant trois blessés.
Juste avant que la tombée de la nuit, des voitures ont quitté la ville en convois, annonçant sa chute imminente et la fuite de ses derniers habitants vers la Turquie.
Les affrontements se poursuivent au milieu de la nuit dans les environs immédiats de Kobané où plusieurs villages sont passés aux mains des jihadistes, alors que de nouveaux bombardements de la coalition visaient dans la soirée des positions de l’organisation Etat islamique, à une cinquantaine de kilomètres à l’est. Mais jusque-là, ces frappes n’ont pas permis d’éloigner la menace sur Kobané elle-même qui vit peut-être ses dernières heures.
La coalition frappe le plus grand complexe gazier syrien
Les forces de la coalition ont procédé, dimanche soir tard, à des frappes contre le
principal complexe gazier aux mains de l'organisation Etat islamique, a annoncé
l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). « La coalition internationale a attaqué pour la première fois l'entrée et la salle de prières de l'usine Coneco », a précisé l’ONG.