Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
« La Turquie a, depuis le début, montré sa détermination dans la lutte contre les groupes terroristes de la région et contre le passage des jihadistes », a dit le ministre turc à la suite de deux heures d’entretien, le 26 septembre, avec Bernard Cazeneuve. Et Efkan Ala d’aligner les chiffres à l’appui de ses affirmations : «6 620 personnes de 81 nationalités différentes ont été déclarées persona non grata à ce jour, et 1 013 ressortissants de 73 pays ont été expulsés », a-t-il dit.
Mais il a sans doute entendu le message de la France, insatisfaite – comme d’autres partenaires européens de la Turquie d’ailleurs – d’un certain laxisme d’Ankara en la matière. Efkan Ala a en effet évoqué la mise en place de « mécanismes pour une meilleure collaboration entre les deux pays et un déroulement sans erreur ».
Une allusion directe à l’affaire des trois jihadistes oubliés par la police turque ; il n’y en aura pas d’autre dans sa bouche, mais le ministre turc a expliqué que le problème des jihadistes étrangers était avant tout « du ressort de leurs pays d’origine, que c’est là qu’ils devaient être arrêtés, et que sinon la Turquie devait être informée à l’avance de leur venue ». En acceptant d’entrer dans la coalition anti-Etat Islamique, la Turquie fera sans doute montre d’un meilleur esprit de coopération policière avec ses partenaires.