France : les jihadistes présumés en garde à vue

Les trois présumés jihadistes ont finalement été placés en garde à vue. L'épilogue d'un cafouillage qui a fait désordre alors que la France est en alerte attentat : les trois hommes, de retour de Syrie via la Turquie sont rentrés en France sans être inquiétés par la police alors que le gouvernement avait prématurément déjà annoncé leur arrestation à leur arrivée. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve demande ce mercredi midi une enquête administrative alors que les trois jihadistes présumés se sont rendus à la gendarmerie du Caylar dans l'Hérault dans la matinée.

Ce mercredi matin, les trois jihadistes présumés se sont rendus à la gendarmerie du Caylar dans l'Hérault a annoncé l'avocat de l'un d'entre eux lors d'un point presse à 11h15. « Nos clients ont manifesté dès l'origine, lors de leur atterrissage, leur volonté de s'expliquer devant les forces de police et de justice, a déclaré maître Le Bonjour. Nous n'avons pu que leur confirmer que c'était la bonne chose à faire ». « Conformément à la procédure, ils seront remis à un juge anti-terroriste », a indiqué à l'AFP le colonel Patrick Mascaro, commandant de la gendarmerie du département.

Un enchaînement de couacs

Les trois hommes, dont le beau-frère du tueur de Toulouse Mohamed Merah, ont atterri à Marseille alors que les services de police les attendaient à Orly. Ankara n'avait pas prévenu, semble-t-il, les autorités françaises, du changement de destination. Second problème : le système de contrôle des passeports Keops était en panne à l'aéroport de Marseille. Les trois jihadistes présumés ont donc passé les contrôles sans être inquiétés.

Après quelques heures de silence, le ministère de l'Intérieur s'est fendu mardi soir, d'une déclaration lapidaire, reconnaissant que les trois jihadistes présumés étaient bien dans la nature. Après cet incroyable cafouillage, la gêne est perceptible et déjà pointent de nombreuses interrogations. Comment les douanes ont-elles pu laisser entrer sur le territoire trois individus activement recherchés et suspectés de terrorisme. Pourquoi les services de police n'ont-ils pas été avertis par les autorités turques du départ différé des trois individus ?

Ce mercredi matin invité sur France info, Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, assurait qu'une solution serait vite trouvée : « Ce cafouillage montre qu’il faut renforcer les relations, les méthodes et les actions avec les autorités turques. Je suis convaincu que Bernard Cazeneuve, qui est extrêmement déterminé, va prendre les initiatives nécessaires, et que les autorités turques seront collaboratives ».

Un coup dur à la crédibilité de la police

A la mi-journée ce mercredi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazneuve demandait une enquête administrative. Le ministre a également annoncé qu'il se rendrait prochainement en Turquie pour travailler avec ses homologues turcs à ce que de tels « dysfonctionnements » ne se reproduisent pas. Néanmoins, ce stupéfiant cafouillage vient porter un rude coup à la crédibilité du ministre de l'Intérieur et de ses services.

L'UMP dénonçait ce matin l'amateurisme du gouvernement et le député Eric Ciotti demandait la création d'une commission d'enquête parlementaire. Son collègue Bruno Le Maire souhaite une enquête de l'Inspection générale de la Police nationale.

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